Ségolène Royal, "candidate de la morale de l'action" à Toulon

Publié le par Hussein NABRI

En pleine polémique sur son patrimoine, Ségolène Royal s'est présentée mercredi soir comme la « candidate de la morale de l'action » lors d'un discours à Toulon axé sur les vertus de la Nation et ses valeurs fondatrices. Devant un millier de personnes réunies au palais Neptune, dans le centre de la ville, la candidate socialiste à la présidentielle a également fait fi des critiques internes sur sa façon de mener campagne. « J'entends dire qu'il y aurait un trou d'air dans notre campagne. Je vois ce soir un souffle d'air extraordinaire qui va nous porter vers la victoire », a-t-elle lancé à un auditoire très jeune. Avant sa « réunion participative » de Grenoble consacré à la jeunesse, elle s'est prononcée en faveur de l'allocation-autonomie, l'une des principales revendications du Mouvement des jeunes socialistes (MJS) ou le « prêt pour se lancer dans la vie ». Pour cette allocution de plus d'une heure prononcée sur un ton très volontariste, Ségolène Royal a ponctué son propos des mots « Je veux » et « la France ». Dans une région emblématique de la gestion Front national, la présidente de Poitou-Charentes a également placé le triptyque « liberté, égalité et fraternité » au coeur de son discours. « La France en a assez des discours politiques de mensonges tenus au plus haut niveau », a-t-elle fait valoir. « On ne promet pas pour les lendemains ce qu'on n'est pas capable d'accomplir aujourd'hui. C'est ce que j'appelle la morale de l'action », a-t-elle ajouté. « Je suis la candidate de la morale de l'action ». De Léon Gambetta à la chanteuse Diam's en passant par le poète Arthur Rimbaud et François Mitterrand, elle a multiplié les citations pour livrer une image de la France passée au filtre de l'Histoire. « L'Ancien Régime et la Révolution, ce n'est pas pareil », a-t-elle nuancé. « Il est des combats plus justes que d'autres, des moments fondateurs où le peuple de France s'est arraché à l'ordre établi ». Sans jamais citer nommément Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal a revendiqué le droit d'être elle-aussi la candidate de la « rupture » et du « changement profond » que seule la gauche peut, à ses yeux, incarner. « On ne peut pas raconter des histoires, on ne peux pas s'attribuer des valeurs auxquelles on ne correspond pas. Je suis aussi la candidate de la vérité et de la parole », a-t-elle affirmé deux jours après le discours d'investiture de Nicolas Sarkozy qui a plusieurs fois fait appel à Jean Jaurès, figure tutélaire de la gauche. A Toulon, qui n'avait jusque-là accueilli qu'un seul meeting d'un candidat socialiste à la présidentielle - celui de François Mitterrand en 1981 - Ségolène Royal a clairement indiqué sa volonté de mener campagne à son rythme. Elle a choisi pour « feuille de route » une phrase d'une autre icône de la gauche sociale, Léon Gambetta. « Ce qui constitue une vraie démocratie, ce n'est pas de reconnaître des égo mais d'en faire réellement », a-t-elle cité. Source: L'Express mercredi 17 janvier 2007, mis à jour à 23:31 et Reuters

Publié dans segmond500

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article